"Ensemble, dépasser la souffrance": Rencontre interreligieuse du 27 octobre 2012

 

Cet événement était un double  anniversaire: le cinquantenaire du concile Vatican II qui marque l'ouverture de l'Eglise catholique à l'égard du monde de la science, de la culture et des autres religions et le centenaire de la mort du poète Han Mac Tu, qui a inspiré le thème de cette journée "Ensemble, dépasser la souffrance". Lépreux, Han Mac Tu est mort très jeune et a montré un courage exemplaire. Il a écrit de très beaux poèmes sur « l'horreur infinie » de la souffrance et son cheminement spirituel pour surmonter ses épreuves.  Voici quelques vers écrits en français peu de temps avant sa mort: « Anges du Ciel, anges de Dieu, anges de Paix et de Gaîté, / apportez-moi une couronne. / Je veux me baigner dans l’Océan de Lumière et d’Amour divin».

 

La date du 27 octobre est désormais symbolique du dialogue Interreligieux. L'année dernière, ce même jour, nous fêtions les 25 ans des rencontres d'Assise, qui ont lieu elles-même un 27 octobre. Les participants avaient manifesté leur désir de réorganiser régulièrement ces rencontres et non plus uniquement  entre hiérarchies des religions mais en ouvrant ces rencontres à davantage de fidèles.

 

C'est effectivement ce qui a été constaté: l'année dernière la très grande majorité des participants étaient des religieux alors que cette année la moitié étaient des laïcs. Au total c'est une assemblée de 600 personnes qui assistait à la rencontre.

 

Voici les impressions d'une religieuse, sœur Mai Thanh, chanoinesse de Saint Augustin et membre de l'équipe pastorale qui organisait la rencontre: "Ma première impression a été l'atmosphère amicale qui régnait. On ne se sentait pas très différent de l'autre. La rencontre a été élevée par le thème, choisi il me semble, avec intelligence".

 

En effet, ce thème a permis de souligner la ressemblance des cœurs religieux.Tous nous étions  croyants et dans la souffrance nous nous tournons vers Dieu. Par la prière, nous prenons du recul sur notre expérience douloureuse et cela nous permet de nous ouvrir, de nous trourner vers les autres, vers le Christ pour certains, au lieu de nous renfermer sur nous-même.

 

Les Boudhistes ont particulièrement insisté sur ce chemin de libération intérieure par la charité envers l'autre. Ils voient la source de tous nos maux dans l'attachement à soi.

 

Les Chrétiens et les Caodaistes ont témoigné combien Jésus-Christ, à cause de sa passion, de sa mort sur la croix mais aussi des guérisons de toutes sortes qu'il a accomplies, était pour eux un compagnon dans la souffrance.

 

Les témoignages verbaux ont été marquants et souvent remplis d'émotions mais les prestations artistiques, qui sont un autre moyens d'exprimer et d'aller au délà de la souffrance, étaient aussi remarquables. La chorale des Franciscains et Franciscaines notamment a ravi l'assemblée en interprétant un Ave Maria magnifique .

 

 

Le sentiment laissé par cette matinée est celui d'un encouragement fort de se sentir unis les uns aux autres pour mieux lutter contre la souffrance, dans la prière et dans des actions concrètes comme les groupes de charité. Le sentiment qu'en partageant, en nous soutenant les uns les autres, en créant des projets comme le dispensaire de Tam Tông Mieu nous avons les moyens de ne pas être des victimes de la souffrance mais des acteurs du bonheur.

Anne-Raphaëlle

 

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