Prier avec les musulmans?

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Les chrétiens peuvent-ils prier avec les musulmans? Le présent texte, par un consulteur de la Commission pour les Rapports Religieux avec les Musulmans (CRRM) qui dépend du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux (CPDI), essaie de donner quelques orientations pour répondre à la question, sans pour autant prétendre clore la recherche. Le P. Stamer, Père Blanc, professeur à l'Institut Pontifical d'Etudes Arabes et d'Islamologie de Rome (PISAI)  reprend les éléments les plus importants d'une enquête menée par le CPDI sur ce thème et de la réflexion de la CRRM sur le même argument. Cet article qui a paru dans Pro Dialogo, N° 96, 1997/3, p.357-370 est reproduit ici avec l'autorisation de ce Bulletin du Conseil Pontifical pour le dialogue inter-religieux.




INTRODUCTION

Les différentes étapes de la recherche.


Depuis plusieurs années, la Commission pour les Rapports Religieux avec les Musulmans (CRRM) réfléchit sur le thème «Prier avec les Musulmans». Cette recherche s'insère partiellement dans celle plus large, initiée par le Conseil Œcuménique des Eglises (COE) ensemble avec le Conseil Pontifical pour le Dia­logue Interreligieux (CPDI): «Interreligious Prayer and Worship». Un questionnaire envoyé en 1992 par le Secrétaire de la Commission a récolté une trentaine de ré­ponses, personnelles et collectives, venant du monde entier. Plusieurs per­sonnes ont élaboré des textes sur des questions précises en lien avec la re­cherche. A partir d'un «status questionis» du Secrétaire, la Commission a rediscuté les points saillants issus de l'enquête. Le présent document veut rassembler l'essentiel de toute cette recherche pour ensuite formuler quelques orientations pastorales. S'il veut être ainsi la conclusion du travail de la Commission, il ne veut pourtant pas tout dire sur la question, ni clore la recherche.


La diversité des contextes culturels.

Le détail des réponses à l'enquête fait clairement ressortir un aspect qui conditionne tout ce qui va être dit ultérieurement: Il ne peut pas y avoir une ré­ponse univoque à la question: Peut-on prier avec les musulmans ? Les situations et les contextes sociologiques et culturels sont d'une telle diversité que ce qui semble possible, voire aller de soi, dans un endroit, est clairement contre-­indiqué dans un autre. Sans vouloir relativiser l'ensemble des réflexions et orientations, il faut toujours les remettre dans un contexte précis et les y ajuster.


Les niveaux de réflexion.

La question d'une prière commune possible avec les musulmans s'insère dans l'ensemble de l'effort vers un dialogue islamo‑chrétien. Logiquement, la pratique d'un vrai dialogue aboutit un jour ou l'autre au désir de se tourner en­semble vers ce Dieu dont nous découvrons réciproquement les approches. Plus précisément, la prière commune entre chrétiens et musulmans est partie inté­grante d'une rencontre spirituelle plus large. La question ne doit donc pas être posée d'une manière indépendante, mais bien en lien avec tout un contexte de dialogue entre croyants, chrétiens et musulmans.

 

Mise dans cet environnement d'un effort de se rencontrer, plus large que le seul fait de prier ensemble, la question engage d'abord une réflexion au ni­veauthéologique. La vérité de la rencontre de prière exige que nous ayons réfléchi sur ce qui nous unit et ce qui nous sépare, sur la spécificité de la démarche de prière en Christianisme et en Islam qui, elle, est conditionnée par la spécificité de la foi. Notre base commune dans la foi au Dieu Unique est‑elle suffisante pour entreprendre une telle démarche commune?

 

Ce même environnement plus général de la situation islamo‑chrétienne est encore l'élément déterminant, lorsqu'il s'agit de répondre, sur un plan plus im­médiatement pratique, à la question de l'opportunité d'une démarche commune de prière. Ce n'est qu'ensuite qu'on pourra réfléchir sur les formes et le contenu exacts à donner à cette démarche.


1. L'INÉGALITÉ DES EFFORTS ET INITIATIVES

 

L'enquête mentionnée plus haut s'est faite l'écho d'initiatives et d'efforts les plus divers pour réunir chrétiens et musulmans dans une prière commune. Elle a fait ressortir aussi de fortes résistances de la part de certaines communautés chrétiennes ou de leurs responsables, mais surtout le peu d'initiatives venant di­rectement du côté musulman.


1.1. La diversité des initiatives, leur contexte, leurs formes.

Les occasions où chrétiens et musulmans peuvent se trouver ensemble pour prier, ne manquent pas. Encore faudrait‑il faire référence ici aux différentscontextes culturels plus ou moins favorables. Là où chrétiens et musulmans par­tagent la même origine ethnique et culturelle, font partie à titre égal de la communauté humaine, ces occasions sont certainement plus nombreuses que lorsqu'un groupe est simplement «toléré» ou étranger. Parmi ces occasions nous pouvons distinguer des rencontres de prière officiellement organisées et d'autres plus informelles.

 

Dans bon nombre de pays, la vie nationale comporte une dimension reli­gieuse. Les fêtes nationales, les grands événements du pays sont célébrés par une prière commune de tous les croyants, prière d'action de grâce et d'inter­cession pour la paix et la prospérité nationales autour des responsables des dif­férentes communautés religieuses. Depuis quelques années, on constate que la vie internationale et surtout les situations de conflit violent qui influent sur le climat des relations entre communautés religieuses, sont de plus en plus l'objet de ren­contres de prière pour la paix. La grande prière des Religions pour la Paix, en 1986 à Assise, a été une source d'inspiration dans ce sens un peu partout dans le monde. Enfin, on peut ranger parmi les initiatives plus formelles, l'ensemble des rencontres islamo‑chrétiennes organisées à travers le monde, qui comportent généralement un temps de recueillement et de prière.

 

La vie de tous les jours, la convivialité entre croyants, offrent certaine­ment bien plus d'occasions pour se retrouver en tant que croyants priants: les visites de voisinage lors des événements heureux ou moins heureux de la vie: naissance, mariage, maladie ou deuil..., les fêtes religieuses respectives, le partage d'une même situation d'épreuve à l'hôpital, en prison, lors d'une séche­resse... L'enquête a révélé qu'il y a là un champ quasi‑illimité d'occasions et de possibilités, du moment que chrétiens et musulmans se fréquentent, se connaissent et se reconnaissent, un champ qui pourtant est loin d'être «cultivé» comme il pourrait l'être. Il y a de fortes réticences de part et d'autre (cf. 1.2).

 

A la diversité des occasions correspond une grande variété de formes. Il faut mentionner ici d'abord les différentes occasions d'«hospitalité spirituelle», où des membres d'une communauté, soit par obligation de fonction, soit par amitié, assistent au culte de l'autre communauté. Des démarches particulières sont parfois faites pour valoriser cette présence respectueuse, mais il ne s'agit pas d'une rencontre de prière commune au sens strict et à part égale.

Le «modèle d'Assise» est parfois suivi: chrétiens et musulmans se retrou­vent dans un même lieu pour prier, à tour de rôle, chacun selon sa tradition re­ligieuse propre.

 

Là où il s'agit vraiment d'une démarche commune jusque dans le partage des formes, des paroles et attitudes extérieures, on signale tout un éventail de possibilités: lecture, méditation et commentaires partagés des textes sacrés ou encore d'auteurs spirituels, le silence comme expression de notre commune im­possibilité de nous dire en vérité dans «l'espace de Dieu», prières de louange, d'action de grâces ou d'intercession s'exprimant à travers des formules tradi­tionnelles de bénédiction, des litanies ou des interventions spontanées, récita­tion de poésie, d'hymnes (les psaumes) et aussi, dans certains contextes cultu­rels, des chants ou de la musique sacrée.


1.2. Des réticences de part et d'autre.

Le fait le plus remarquable peut‑être, puisque général dans tous les contextes, tel que l'enquête l'a révélé, semble être que les musulmans ne prennent que rarement l'initiative pour inviter à un prière commune. Un peu partout ils répondent pourtant positivement aux invitations et initiatives chré­tiennes. Ils y envoient au moins des représentants lorsqu'il leur semble difficile de s'engager, en tant que communauté, dans la démarche de prière en elle-­même. Dans les régions ou les milieux profondément marqués par l'expérience spirituelle sûfî les initiatives musulmanes sont plus fréquentes. C'est surtout dans des circonstances d'exception, guerres, catastrophes naturelles ou d'autres plus particulières que des musulmans se tournent vers les chrétiens pour de­mander leur prière ou pour les inviter à une prière commune.


Pourtant cette réticence constatée n'est pas le fait des seuls musulmans. Jusqu'à un passé récent, la possibilité d'une rencontre avec les musulmans dans la prière a été rarement envisagée et explorée du côté chrétien, même parmi ceux profondément engagés dans le dialogue islamo‑chrétien. Aujourd'hui encore, beaucoup de chrétiens ont du mal à l'accepter et à y entrer.

 

Tout cela donne à réfléchir. La rencontre entre chrétiens et musulmans dans une prière commune ne peut pas faire l'économie d'une interrogation à propos de choses qui, pour certains, semblent aller de soi. Les réticences des uns et des autres ainsi que l'inégalité des efforts et initiatives entre le côté chré­tien et le côté musulman révèlent la complexité de la question et renvoient à une recherche plus profonde. Pour qu'une telle démarche de prière soit vraie, nous devons être conscients de la nature spécifique de la prière en Islam et en Christianisme. Sommes‑nous conscients, nous chrétiens, de ce que représente et signifie exactement le geste de la prière musulmane? Et de même pour les musulmans en ce qui regarde la prière chrétienne.


Ce n'est qu'en connaissance de cause que nous pouvons peser le «pour» et le «contre» d'une démarche commune et vérifier si nos motivations communes sont suffisamment fortes pour en accepter le principe, pour comprendre et assumer l'autre jusque dans la fine pointe de son originalité de priant. C'est alors seule­ment que nous pouvons chercher à préciser quelques orientations et directives pour en assurer le succès, pour en éviter des contrefaçons hâtives.


2. LA SPÉCIFICITÉ DE LA PRIÈRE MUSULMANE ET DE LA PRIÈRE CHRÉTIENNE, COMME EXPRESSIONS DES FOIS RESPECTIVES

 

"Les musulmans adorent avec nous (chrétiens), le Dieu unique, Créateur, Miséricordieux qui jugera les hommes au dernier jour" (LG 16). On pourrait citer toute une liste des "Plus Beaux Noms de Dieu" qui sont l'héritage commun des musul­mans et des chrétiens et qui semblent prouver à l'évidence la possibilité, voire la nécessité d'une démarche commune de prière.


Pourtant musulmans et chrétiens ne s'accordent pas pleinement sur la compréhension même du Mystère de Dieu et sur sa relation avec l'humanité. Le Christianisme et l'Islam sont deux approches différentes d'un même Dieu et ceci se reflète, d'abord et avant tout, dans la démarche respective de la prière. De part et d'autre, c'est notamment la prière liturgique ou rituelle qui exprime la nature spécifique de cette approche dans la foi. Elle est, en outre, le signe le plus marquant de l'appartenance communautaire.


2.1. La prière du musulman.

 

La prière du musulman est d'abord la prière rituelle que le croyant accomplit cinq fois par jour selon des gestes et avec des formules bien déterminés qu'il n'est pas nécessaire de détailler ici. Un musulman entendant le mot «prière», pense spontanément à la salât = prière rituelle. Toute autre forme de prière se situe pour lui sur un plan inférieur et secondaire.


Le musulman témoigne de sa foi au Dieu Transcendant à travers la prière rituelle. Il veut se soumettre à un précepte clair de Dieu: «Acquittez‑vous de la prière, faites l'aumône, inclinez‑vous avec ceux qui s'inclinent» (Coran 2, 43 et beaucoup d'autres). Il se sait avant tout &abd dans la double acceptation de la racine: «es­clave» et «adorateur»; il se sait également shahîd = témoin. Sa prière est donc es­sentiellement un acte d'adoration et de louange qui revient de droit à Dieu. «Dieu est celui qui mérite la louange à cause de l'abondance de ses secours et des différentes sortes de bienfaits accordés aux serviteurs. Donc quand nous disons "Louange à Dieu!", cela veut dire que pour Dieu la louange est son droit qu'il mérite de par son Essence».[1]

 

A partir de ce droit absolu de Dieu à l'adoration et à la louange, la tradi­tion musulmane a toujours montré une préférence pour le «non‑engagement» personnel dans la prière. En accomplissant toujours les mêmes gestes de prière, le croyant musulman reconnaît à Dieu ce droit absolu; il s'associe, il n'y ajoute rien. La prière est accomplie dans sa formalité rituelle, dans sa sobriété et sa simplicité répétitive pour laisser toute la place à Dieu. Ce que nous, chrétiens, aurions tendance à taxer de «formalisme rituel», devient un idéal pour exprimer la théocentricité de l'adoration et de la louange. En définitive, c'est Dieu qui se loue Lui‑même à travers les gestes du croyant qui s'efface au maximum.

 

Nous comprenons dès lors pourquoi les musulmans font si peu de cas des paroles dans la prière rituelle et du fait que la majorité d'entre eux, ne connaissant pas la langue arabe, ne comprennent pas complètement ce qu'ils disent dans la prière.

 

Un autre aspect, certainement secondaire par rapport au premier, est que le musulman, en accomplissant la prière rituelle, se sait Shahîd = témoin. La prière rituelle est l'affirmation sans équivoque de l'appartenance à l'umma, la communauté de ceux qui sont soumis et qui en témoignent. La prière rituelle, même accomplie au fond d'une chambre obscure, garde une dimension communautaire, ne serait‑ce que par la qibla, l'orientation vers La Mecque, centre de l'umma.

 

Certainement touchons‑nous ici à l'une des différences les plus profondes dans nos approches respectives du même mystère: Dieu. La préférence musul­mane pour garder à la prière sa formalité rituelle et sa sobriété immuable, pour­rait être au mieux rapprochée de la permanence dans l'adoration et la louange vécue dans le monachisme chrétien ou encore, sous certains aspects, de la so­lennité intemporelle de certaines liturgies chrétiennes orientales.


A côté de cet «acte fondateur» du musulman qu'est la prière rituelle, l'Islam connaît d'autres formes de prières. Sans vouloir être exhaustif, en voici les principales:

 

En premier lieu, il faut mettre la récitation du Coran et sa méditation dans le silence du cœur pour rendre la Parole de Dieu présente dans la vie. A partir d'elle, la piété musulmane a développé une des formes de prière les plus belles et des plus accessibles au non‑musulman: la méditation des plus Beaux Noms de Dieu, accomplie en privé à l'aide du chapelet de 99 grains ou en commun no­tamment dans les cercles confrériques.


Précisément sous l'inspiration des confréries, la piété populaire musulmane a développée une grande richesse de formes et d'expressions, parfois proches de celles de certaines régions chrétiennes. Il y a là un «terrain commun» qui n'a guère été exploré jusqu'à présent. Il est vrai que toutes ces «dévotions parti­culières» sont, pour le moins, suspectes aux yeux de l'orthodoxie musulmane.


Les diverses étapes du pèlerinage à La Mecque, sont, elles aussi, jalonnées de prières de louange et de demande de pardon d'une grande profondeur spiri­tuelle.


La vie quotidienne du musulman est également parsemée de formules de louange, de bénédiction, d'appel au secours ou de demande de pardon. Rien ne devrait échapper au regard bienveillant et miséricordieux du Créateur et Maître de toute chose.


Pourtant le musulman est réticent pour aller au‑delà des formules éprou­vées et sûres vers une expression plus libre et plus spontanée de la prière. Est‑ce la crainte que sa langue ne le trahisse et qu'une trop grande personnalisa­tion dans l'expression de la prière ne soit déjà une forme de shirk = association de quelque chose d'humain à Dieu?


Enfin, la piété musulmane, pour être vraie, doit s'exprimer ailleurs que par les paroles: dans la charité envers les pauvres, la justice, la fidélité aux engage­ments: «La piété ne consiste pas à tourner votre face vers l'orient ou vers l'occident. L'homme bon est celui qui croit en Dieu...; celui qui, pour l'amour de Dieu, donne de son bien...; ceux qui remplissent leurs engagements... Voilà ceux qui craignent Dieu» (Coran 2,177).


2.2. La prière du chrétien.

 

Prier pour le chrétien est d'abord prier comme Jésus, avec Jésus et en Jésus. Selon la foi chrétienne, Dieu s'est rendu présent au monde d'une manière unique et inouïe en Jésus. Ainsi, pour le chrétien, Dieu est à la fois le Transcen­dant, le Tout‑Autre, et, en même temps, immanent, profondément impliqué dans et solidaire de l'humanité entière en Jésus. Toute prière chrétienne cherche à refléter cette double dimension et, en cela, elle est fondamentalement dif­férente de la prière rituelle musulmane.


L'enseignement de Jésus sur la prière et, plus encore, sa vie d'union per­manente à Dieu, son Père, durant son existence terrestre sont le modèle pour la prière du chrétien. De fait, c'est l'Esprit de Jésus qui prie en chaque chrétien, qui se substitue à son incapacité de bien prier (cf. Rom 8,26).


Le chrétien s'unit à la prière de Jésus dans l'Eglise. Ceci se vérifie éminem­ment dans la célébration eucharistique, la Messe, qui est la prière chrétienne par ex­cellence. «Faites ceci en mémoire de moi  (Lc 22,19). La Messe est d'abord écoute communautaire de la Parole de Dieu, puis participation sacramentelle au geste sacrificiel du Christ qui a donné sa vie par fidélité et amour pour Dieu, son Père, et les hommes, ses frères et sœurs. Elle est, enfin, repas de communion, source mystérieuse de toute vie chrétienne.


La tradition chrétienne et notamment la tradition monastique ont institué un rythme journalier de prière pour la sanctification de la journée. La prière des heures est devenue une pratique officielle dans l'Eglise à laquelle beaucoup de chrétiens s'associent. Etendues sur toute une année, le chrétien revit les étapes du mystère de salut, de l'intervention prodigieuse de Dieu dans l'histoire des hommes.


Cette prière permanente est à la fois adoration et louange, prière d'action de grâce, mais aussi intercession et demande de pardon. Elle s'exprime sous des formes multiples, certaines fixées dans des rites séculaires, d'autres laissant place à des formulations nouvelles et circonstancielles, d'où une place prépondérante de la parole dans la prière chrétienne. Pourtant cette richesse de rites et de for­mulations doit constamment être nourrie par un contact vivant avec la Parole de Dieu à travers la «lectio divina» et la méditation silencieuse.


La prière chrétienne, du moins chez les Catholiques et les Orthodoxes, se fait souvent intercession, une intercession qui s'appuie sur la communion des Saints et notamment sur la Vierge Marie.


La richesse et la diversité de la prière liturgique chrétienne, accomplie surtout par les prêtres et les religieux, donnent facilement l'impression qu'en Christianisme, le chrétien ordinaire n'est pas concerné. C'est le contraire! De la même manière que la prière officielle veut sanctifier et ra­mener à Dieu en Jésus‑Christ, toute la vie de l'Eglise, la vie du chrétien doit être portée par des moments forts de rencontre avec Dieu, son Père sans que ceux‑ci soient prévus en détail: prière du matin et du soir, prière avant les repas ou à d'autres moments importants de la journée. Ici encore la piété accorde un rôle particulier d'intercession à Marie à travers la récita­tion fréquente du chapelet, la prière de l'angelus trois fois par jour, les pèle­rinages...


L'originalité de la prière chr